Paris – Action Logement, l'ex-1% logement, est au cœur d'une bataille pour son avenir. L'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a reclassé en août dernier sa filiale financière, Action Logement Services (ALS), en administration publique, une décision que le gouvernement semble vouloir officialiser. Cette annonce suscite l'inquiétude au sein d'Action Logement, qui craint une perte de contrôle sur ses 1,9 milliard d'euros de fonds, destinés à financer le logement social et l'accompagnement des salariés.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par cette décision, qui risque de déstabiliser notre modèle économique et de remettre en question des décennies d'action en faveur du logement accessible", a déclaré Bruno Arcadipane, président d'Action Logement, lors d'une conférence de presse hier. "Si l'État reprend le contrôle de nos fonds, il y a fort à parier que cela se traduise par une réduction drastique des investissements dans le logement social, au moment même où le besoin est le plus criant."
Le gouvernement justifie cette initiative par la volonté de renforcer le contrôle public sur les fonds alloués au logement social et de garantir une meilleure allocation des ressources. Selon des sources au Ministère de l'Économie, le statut actuel d'als permettait une opacité et des dépenses qui ne sont pas conformes à l’intérêt général. Cependant, les critiques dénoncent une volonté de Bercy de récupérer des fonds importants pour combler les déficits budgétaires.
"Il s'agit d'une expropriation déguisée", dénonce un syndicat représentant les salariés d'Action Logement. "Le gouvernement veut mettre la main sur un gisement de richesses considérable, sans tenir compte de l'impact sur le logement social et sur l'emploi."
La tension est palpable. Action Logement a annoncé qu'elle mobiliserait tous les recours juridiques à sa disposition pour contester la décision de l'Insee et défendre son modèle économique. L’issue de cette bataille pourrait redéfinir l’avenir du logement social en France, et soulever des questions fondamentales sur le rôle de l’État et des acteurs privés dans ce secteur crucial.
Prochains développements : Des négociations sont prévues la semaine prochaine entre Action Logement et le Ministère de l’Économie. Les syndicats ont également annoncé l'organisation de mouvements sociaux pour défendre l'autonomie du groupe.